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1 juin 2013 6 01 /06 /juin /2013 14:20

 

 

neige-froide-lambeaux-2.jpg

       © Baptiste Gasser, Neige froide lambeaux 

 

-  IKEA  in Love –
 
   Préambule


« Douleur versus Douceur. De mes yeux bleus comme deux ventres creux…»

 
        Suffoque. Je suffoque. Tout hurle en moi quand l’aube me réveille. J’entrouvre les lèvres, les remue comme pour signifier que,  –  mais aucun son ne s’échappe. Les yeux fixent l’embrasure de la fenêtre qui me sépare du ciel. Les nuages semblent se foutre grandement de leur trajectoire comme de leur disparition prochaine de mon champ de vision. Ton image traverse ma conscience. Je me dis Toi, tu es comme un nuage.

 
        Je me souviens que j’aime particulièrement le poème liminaire du Spleen de Paris. Baudelaire ouvre son recueil sur sa définition du poète : un gadjo un peu barge et en marge. Calme, il affirme son rejet de toutes les conventions sociales, ces liens artificieux du monde séculaire, incarnés en la sainte triade, famille-argent-patrie.  « L’Etranger ». Titre  du poème  comme  il  est titre  de  noblesse  du  poète, créature  orpheline,  au-delà,   génial créateur    –    hors-norme.  Chaque fois qu’il  resurgit,  ce  texte m’apparaît comme une invitation toute personnelle à m’évader – nécessairement – en douceur.

 
        « J’aime les nuages…les nuages qui passent…là-bas…là-bas…les merveilleux nuages ! »


        Comme  je  me  sens  viscéralement étrangère, je  répète  quelquefois cette  profession  de  foi poétique car tout y est douceur, de la sonorité des mots simples qui la composent à la formulation elle-même, parole magique soufflée, censée m’apaiser lorsque le spleen m’accable. J’entrouvre les lèvres, les  remue,  signifie  que. Dans  ces  moments-là,  mes  yeux sont  alors meurtris  de    fatigue d’avoir tant pleuré. Je suis littéralement ravagée.  Ce qui reste de mes yeux, encore traqué, lentement  dévoré par la lumière diurne. Elle, foncièrement cruelle, excitée de fondre sur ma peine,  révèle ma solitude stupide à la face du petit monde qui se retire en douce du décor. C’est insupportable. Alors,  j’imagine que ma trajectoire bifurque, que je quitte ma vie et mon corps, sans regret. Résistant à toute tentation du regard en arrière, laissant mon imago jaunir comme un vague souvenir néfaste sur lequel chacun évitera de se retourner. Evanescente, je suis foulée aux pieds par inadvertance, et c’est aussi bien. Je n’existe plus, orchestrant mon absence. N’importe où ailleurs, plutôt que là. Douceur d’un piège douloureux lorsque ton image traverse ma conscience.


         Manifestement,  j’essaie  de  retenir,  factuels dans ma  mémoire, le  contact  de  tes  lèvres,  les modulations  de  ta  voix, l’amplitude  précise de  tes  gestes, la verticalité de ton souffle. J’essaie d’onduler le miroir de mes souvenirs, de retenir et fixer les allées et  venues  du  chat – drôlatique, fébrile,  si  surprenant,  rappelle-toi ! –  entre ton corps et moi sur l’écran des nuages, des merveilleux nuages.


         J’essaie de retenir mes mains qui veulent briser mes mains, ma gorge qui voudrait vomir mon âme, mon corps entier qui voudrait se rompre, enfiévré de souffrances, identique à Job dont le pauvre crâne est infesté par la vermine, le corps épuisé, le col déchiré, me recouvrir de cendres, gesticulante, attendre ma fin sur le bord d’un quelconque trottoir, hurler confidentiellement comme marmonnent les fous qui mangent et recrachent aussitôt les mots, et auxquels – misère –  on pardonne tout. J’essaie de retenir mes mains qui veulent m’arracher à moi-même quand la vie – encore, putain –  m’arrache, le cœur. C’est insupportable.


         Vivre. C’est insupportable.


         Exploser. Vivre !


         Avec mes yeux de vitre cassée, je n’interroge plus le ciel mais, je me raconte des histoires de neige,  forte,  froide  et  insensible,  qui  déborde  des  nuages.   Et je survis,  sur  le  sillon  de  ces  mêmes nuages. Des  merveilleux  nuages !  dont l’exaltation douce ne parvient pas à apaiser ma douleur  à l’approche perfide du crépuscule. Le long chemin que j’ai entamé pour ne pas m’effondrer sur le bord d’un quelconque trottoir m’épuise, tu  sais. Et il  fait  déjà tellement  nuit, et tellement  froid ! Et pas  le moindre chat à l’horizon… Je voudrais être raisonnable, aimer ma famille, ma patrie, l’argent. Mais moi, extraordinaire  étrangère, j’aime ce qui flatte l’imagination, s’effiloche sous les hurlements du vent et fait des promesses en l’air.

 
         Je chuchote C’est toi que j’aime. Toi. C’est insupportable.


         Sur le bord d’un trottoir quelconque, je me raconte obscurément des histoires de neige, forte, froide et insensible. Je suffoque en douceur. Les nuages ne s’arrêteront pas.

 

 


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15 août 2011 1 15 /08 /août /2011 19:00

“Hello, my love I heard a kiss from you
Red magic satin playing near, too

All through the morning rain
I gaze - the sun doesn't shine -
Rainbows and waterfalls run through my mind”

 

“Strawberry letter 23”, Shuggie Otis

 

 à … N. A. 

 

 

Une petite araignée au  grand cœur

S’était égarée en plein marécage.

Surgit de nulle part un drôle, l’air hâbleur,

Démarche chaloupée,  beau et sauvage.

La petite est émue : s’offre à goûter

A cette bête inconnue dont l’immense bouche

Déjà s’ouvre : « Quels beaux yeux, de toute beauté ! »

Belle araignée au cœur fêlé, prend garde – à la rengaine bullée par le bel inconnu -

Tout plaisir, fredonne l’air,  n’est pas bon

A prendre !  L’écervelée se hasarde

A humer ce vin nouveau ; un litron

Suffit à l’enivrer…Sur la carte du Tendre

Elle s’abandonne, ses filets, et c’est nue

Qu’elle rougit, s’oublie, semblant mécomprendre

Que la route vers la joie s’encombre  d’urubus,

Masqués de fer,  tel cet ornithorynque

A l’ego de pierres lancées, qui ébranle,

Et pille, les ombres trop pâles, celles qui trinquent

L’eau trouble des mots en l’air. Lecteur, prend-le

Pour toi, pour tous ceux qui toussent  à la minque,

Maudissant  Indifférence en vaine criée ;

Ainsi  nos lèvres se mouillent d’un beau mensonge,

Chaque cœur agite une araignée sans filet,

Chaque heure suffoque  son regret qui la ronge.

 


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7 juillet 2011 4 07 /07 /juillet /2011 08:00

 

 

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  Fatiha Cherdoudi

 

 

Prenant le large et un faux air de lune,

Tambours battants presque nuit le pavé,

Deux saltimbanques, souriants, bariolés,

Frôlent les épaules et les nuques brunes.

 

Leurs  belles boucles ne mordent pas la poussière ;

Leurs sourires cajuns  balaient d’un revers demain,

Leurs ailes poussent les grilles des jardins éphémères ;

Dans le ciel noir brille l’oiseau-trapèze urbain

 

Se balance au son percussions ... Ils s’élancent,

Ces anges déchirant le silence,  le ciel ! -  Phares

Illuminant les corps inertes,  les cœurs rances !

 

Nous avions perdus joie.  Les étoiles barbares

Piquaient mon cœur… Tandis que les anges du Transe

Passent,  je renais  par le plus grand des hasards ...

 


Grenoble, joli mois de mai 2011

 

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9 juin 2011 4 09 /06 /juin /2011 19:15

 

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Départ sur les chapeaux de roues

Quito n’a plus son visage d’Ange

Une Flèche brûle entre nous

Et Le soleil brise ses phalanges

 

Sur le pick-up qui m’emmène loin

Des souvenirs proches des enfers

Et fumer me rappelle moins

L’image jaunie par la poussière

 

J’ai les épaules glacées solides

L’œil sec du joyeux vagabond

Rêves de joyaux au baluchon

J’ai les amours glacées pas solides

 

Oublie oublie-moi joli(e)

 

En tirant la langue aux arcs-en-ciel

Cinq doigts d’honneurs épouvantails

Mouchent les étoiles à la chandelle

Et la main quelquefois canaille

 

Pleure pas mon cœur t’es dans mon cœur

Accords mineurs sur ma guitare

Cinq doigts d’amour brûlent mes erreurs

Sourire de singe vert au miroir

 

Oublie oublie-moi joli(e)

 

Clope au vent mèche en dentelle

L’espoir fait rire les vautours nus

Et danser les occasionnelles

Etreintes chinoises de pendus

 

Oh les beaux jours filent et défilent

Sur le stéréoscope des nues

Eldorado hors des idylles

Coussins d’ange ou d’orage en vue

 

Je veux des heures des océans

J’ai mon baluchon plein de rêves

J’avais plein d’amour dans le temps

Puis m’acquitter de mes vieux rêves

 

Le pick-up touchera l’océan

Libre je plongerai tête la première

Le pick-up rouillé brûlant

Brouillant tes yeux éteints et fiers

 

Adieu radieux triste joli(e)

Les jours bleu nuit sont dépassés

Claque la serrure du Paradis

Brûle ma soif d’immense été.

 

Oublie oublie-moi joli(e)


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9 janvier 2011 7 09 /01 /janvier /2011 17:00

 

 

 

Du pain noir Baudelaire sont tes sonnets lancés

Du haut des tours maudites auxquelles on m’abandonne,

Corsaire sur trottoirs, le soleil effaré

Se tait, l’œil gyrophare, ici le ciel s’étonne.

 

Ma Babel n’est pas belle, parpaing béton armé,

Titis sur le pavé, tristes étés aphones,

Micros tendus on crie : «  La Banlieue a brûlé ! »,

Des titans sont armés, ils retournent la zone,

 

Soufflent nos faux papiers : « Volés sont vos yeux vairs ! »,

Nos routes effacées… et les vieux, dos courbés,

Ravalent leurs jeunes années dans le vieil air

 

Insane, et ma banlieue, à un milliard de lieues

Du chemin damascé, se consume en enfer,

Feux des prolégomènes à la saison passée.

 


– Grenoble, décembre 2010 –

 

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10 août 2010 2 10 /08 /août /2010 18:30

 

 

« Comme un éclat de rire

Vient consoler tristesse »

Damien Saez

 

Triste archange au paradis des fous

Voilà que nos chants tes cris secouent

 Nos braises  frayeurs fragiles en chacun

 Regrets faussement  éteints vivants chagrins

Méchantes sont les heures perdues de chemins en chemins

 Tes  poèmes pleurent le picaro humain

Ses rêves goulus qui brûlent son gosier chaque nuit

Et ses amours violentes à brûle-pourpoint

Sa voix étranglée par les treize coups de minuit

Cette Méchante que tu nommes putain de belle vie

 

Vos voyelles mutantes les colorées

Ne sont pas à vendre

Ne cesses-tu de nous rappeler

Nos voyelles,  lettres frêles égarées dans le ventre du serpent alphabet,  moins extravagantes

Sont à retordre à sophistiquer

Mouillées d’un alcool  frondeur dans un savant désordre

Insignifiant anonyme      On fait bander sa plume       Mouiller la rime           Enfin,  fuir

Le réel

Et jouir quelquefois,

Et l’on zigzague    Divague      En vogue     La vague    A l’âme

Attendant    L’ascension      L’échafaud      Direction      l’Eternel

Tu sais moi j’ai les ailes exténuées déjà

Un rien de poésie à r’cracher sous la nuée tu vois

 Et j’imagine déjà l’épitaphe Mélancolie sous l’oranger surplombant ma stèle

A  faire grincer  l’étoile qui palpite dans tes flammes

A Toi l’angelot grand diable d’écorché

 

 

Ton lamento se répand sur nos ombres qui clopinent sur le pavé

– lavé,  l’extérieur nuit, luit –

Brillent les mirettes tende l’oreille à ta musique jets de pierres en poésie

Toi le poète le crieur le  loup,  résistant l’ancien l’afghan est mort  comme son souvenir en chanson sa petite histoire

Va s’échouant en

 Harakiri dans l’enfer des caniveaux

Trou noir et béant, bénissons d’avance nos mémoires

Bouche-bée, et

En chansons ou en talons

Gosier rougis par les pas perdus des femmes errantes, au

Gosier rougis par les treize coups de minuit

 

Et ta voix, l’ange

Pendant que les vers de baisers mangent nos  mines tragiques

Rend au poing levé sa dignité qu’on a vite fait d’enterrer

Dans nos estomacs  terreux, un rien cyniques

 

Vois-tu mon Ange ce qui me dérange

C’est l’insupportable couleur de la douleur

La mienne nourrie des leurs

A ceux-là les pourris les gueules safranées

Grimaces muettes farandoles macabres télévisuées aussi vite enterrées 

-   Guerre salope est la paix  ses artefacts sans cesse rideau  rouge mille fois levé  -

Comédies du Vertige au métronome exact

Armes de destructions massives comme  milliards de bénéfices en fumée

Mais nos petits intérieurs repus de quelques vertus  sont peuples de mignons, grouillant de vices, je  sais

 

 

Vas-y court sur ma paume comme un cancrelat toi

Ligne ensanglantée, court,  et

La courbe équateur fait goguenard le tour de mon coeur

Et repart à la lune                                                                                                                               

Et coule ma douleur

Et tourne ma fortune                  

 

Et qui toussote croit étouffer  le cri pâteux du chien humain

 

Mais l’ange est vaillant, à ses heures, poète veillant au grain

Au seuil céleste du grand départ pour l’autre bagne

Donne à la vermine impatiente à bouffer des vers

Car la mort parfois promet d’être moins amère

 S’écrit-on en prières en  oasis de Cocagne               

Si je ferme les yeux bien forts  sans doute ferais-je moins la fière

Dormeuse rêveillée  quelle que soit ma patrie je consomme du sommeil noir

Et de la hargne

Poings d’ironie points de suspension

En suspension

Moderne

Comme l’homme-oiseau mon frère dantesque et noir qui ne s’envole qu’en pensée de son triste territoire

 Photogénie grotesque de ce mémorable irakien qui me hanterait presque

Quelle que soit ma nuit mes pensées fument en  sommeil ivoire

 

Vas-y bel ange défonce ta voix quant à moi je reprends anonyme  ton refrain

 J’ouvre grand mes yeux chimères bleues

Et lève ma plume à la dignité de mes frères chiens

Anonymes monstrueux  aux culs défoncés  à faire pleurer Dieu

Et  faire vomir encore quelques bardamus  humains

M’agrippant  loin de toute pudeur toxique à ton auréole mélancolique

 

                                                          

Nos voyelles mutantes les colorées

Ne sont pas à vendre

Pour les anges égarés saltimbanques fêlés

 Autres Cracheurs d’encre Horlas perdus Fauteurs d’Art Craché

 

 

Saez

N’aie de cesse  de crier

 

 

immeubles

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13 juin 2010 7 13 /06 /juin /2010 17:08

essai_poetique_hybride_elisabeth_hamidane.jpg

 

(Clic sur le texte pour l'agrandir)

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11 mai 2010 2 11 /05 /mai /2010 17:43


metro-paris


     Distraite dit-on de moi, chose acquise qu’il m’arrive bon an mal an de manquer à l’appel…Présence en pointillés et voilà que mes yeux s’écarquillent en bubble-gum soufflés, grand œufs d’esturgeon clair qui font exploser la paupière, zip-zap fluorescent…Mes doigts sacrément nerveux glissent sur les rails tout en cherchant un numéro à composer sur la ligne du tram A  - Fountain, L.A., Poe A ., vitre collée sur le nez, je m’englue dans mes deux-trois incertitudes du jour…et pas de réponse…  heureusement un livre est là, défilant de pages en pages…


     Littérature méphistophélaire plein les neurones à défaut de couilles ou d’estomac, c’est avec grand peine que je lève le nez de mon nombril invisible. Ultime effort de sociabilité, assez réussi par ailleurs, je hoche la tête lorsqu’une âme assez quelconque surgis de nulle part –  respiration moisie, lèvre hirsute, voix karaokée - me crache son profond dégoût des gens qui nous entourent. Quand à moi, heureuse qu’elle n’ait pas remarqué les ondulations sporadiques de mon front sur la vitre, tremblante, dégoulinante de sueur – peu importe, je m’éponge avec une page facilement arrachée du livre –  je continue les amabilités d’usage en pianotant sur mon ventre grimaçant.


     Décidément cette brave rombière m’importune. C’est malgré moi que je prends, tremblante, un air fiévreux ou rêveur –  je ne sais plus car tout va trop vite – j’interromps sa logorrhée nauséabonde en fermant les yeux. Outrée, le bec cloué à la ramasse, elle refait les lacets de ses souliers, talons trois centimètres qui lui serviront dans trois minutes à me démolir les rotules. Encore une fois tout cela n’a vraiment pas d’importance. Modifiant momentanément mon itinéraire – car il est hors de question que j’abandonne la destination Poe A. – je décide de me traîner tant bien que mal vers l’extérieur, au niveau de la station Cargo.


     Et dans ma précipitation d’échapper à cette situation somme toute peu agréable, s’agite le souhait profond et sincère que ma main sur le cœur laisse une petite trace rouge dans l’esprit des passagers restés cois.


     Tramway A,   gorge profonde qui s’ouvre ventre à l’air  sur les quais, jamais repu de gueules byzantines et d’oreilles inquiètes, chien aux abois  tu n’aboies pas, caravane lasse...


     Hep hep ! Papillons improvisés, mes mains calcifères agrippent alors le premier vol d’insectes pseudo-aquatiques qui vient à passer par là, « Hep hep hep attendez-moi », les forçant à faire leur la rengaine qui est mienne… « Savez-vous beaux anthracites que mon cœur s’emballe une fois toutes les autres fois, battant la mesure de vos battements d’ailes encore chauds, et si je m’emporte quelquefois c’est à cause des claquements de porte sur deux de mes  quelques heures heureuses, douleur qui ne  m’oublie pas, m’enserrant de toute sa force, alors même que vos mouvements mille fois répétés demeurent imperturbables. »


     Quelques heures plus tard, une équipe d’experts effectuaient des prélèvements sur ce même quai où l’on avait aperçu pour la dernière fois le poisson rouge qui avait fortement perturbé, par son étrange plongeon entre rails et ciel, la sérénité des voyageurs du tram A en ce jour de grande affluence.



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9 février 2010 2 09 /02 /février /2010 18:27


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           La lecture expliquée, © Philippe Lemaire, 2005
 


"Sonnet rose  pour initiés, initiales en 3 B."



Qui n’a jamais rêvé, de sons céruléens,

D’initiales en trois B, tatouées sur sa nuque

Et d’onomatopées, bouche en iris  –  caduque

Ou lyre mijorée, Eve Muse au jardin.



Doigt sur les mots zébrés, ciels arachnéens,

Voix  sous la peau miellée,  en silence le Juke

Box des soupirs d’Orphée, pluie sans fin sur ma nuque

Ravin, boucles dorées,  – loin –  l’ivraie, taf, deschien.



Ah ! Langue se délie, au plus offrant,  rebelle

Griffe blanche alanguie, sonnet sombre en amour

Qu’on efface à la craie, tableau d’ombres babelles



Discours  à la criée, des leurres sensuels

M’ offrande  à la becquée, mots d’oiseaux ritournelles

Que môme j’écoutais, figeant l’amour - dolour.

 

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13 novembre 2009 5 13 /11 /novembre /2009 11:33


 » Hoax poem factory « 

 

Belle Lurette trop silencieuse

Belle Lurette brusque et véhémente

Belle Lurette si ténébreuse

Belle Lurette fièvre transparente

 

 

 

 

Belle Lurette que les  bras m’en tombent

Belle lurette qu’Amour les fesses nues et  jaunes  verse dans l’hécatombe

Belle Lurette pathétique –  trinque  sans regret – à  nos héautontimorouménos !

Belle lurette que ma glace sans tain  se fissure sous l’œil de Chronos

Belle Lurette qu’il n’y a plus de merveilleux nuages à horizon

Belle Lurette de ciel améthyste champ de coton - soirs de poison

Belle lurette de lune poilue,  frousse,  que j’ai peur  bleue à déterrer

 

Fugitive,  soir après soir

 

Belle Lurette triste sort à claire-voie

Belle Lurette presque  en sang dans mon chant carnavalesque

Belle lurette le long des ruisseaux des épouvantails à souvenirs ont  ricoché

Belle lurette des cailloux de Poucet gigantesques

 

Promesses de mouflette en miettes éparpillées

 

Belle lurette mes mille et autres  pointes de contre-pieds pour  m’évader

 

                                 de ce , semblant de petite-maison…^ O  ma pauvre tête !

 

                Belle lurette de piñatas , bang-bang-bang fracas grisant ma pauvre tête,

      à fracasser…

.

:

:

 ;

 

Belle lurette fiel de vieille Hou-Hou qu’a pas crevé

Belle lurette ma pierre de fou pas arrachée

Belle lurette mon affiche noir  charbon, le loup blanc qu’tout l’monde connait

Belle Lurette chat collé au mur mitoyen d’un cabaret

Belle lurette cartes à poèmes couleur ciel chrysanthème

Belle Lurette bouche en cœur de mérou  sempiterthème

Belle Lurette nef opaque peinturlurée

Belle Lurette embarquement enfer de Parques en Parques

Belle Lurette alcools  célestes en  mer et s’y noyer

Belle Lurette au pied d’un minaret, les yeux  brillants au Ciel à quelques étoiles près,  je compte le temps qui m’est compté

Et minauder

 

                                 sur ce, semblant de terre ferme…

 

                Belle lurette de khôl à raturer, sobre trait de Parque sur mon visage en pièces délabrées,

 

Encore que mes yeux roulent , confus de ne savoir où s’arrêter…

 


 


 

Dorothea Lange, The Migrant Mother, 1936


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