Mon amour –
L’intensité d’écrire
L’épuisement
La volonté de dire
Je n’ai plus
La volonté de dire
J’ai consumé
L’intensité d’écrire
En mon amour
D’épuisement
Je ne suis plus
Qu’un murmure de mots
L’immensité d’écrire
Le monde – Je
Ne suis plus
Mon amour
Emmuré dans la rage des mots
[Je parle en saccades claires
Maintenant
Je parle en saccades claires]
En deuil –
Babines retroussées jusqu’aux narines
Avides d’air
J’évoque ma clarté nouvelle
Incisive
Canines plantées dans ce vide nouveau
Mais
L’épuisement
Me gagne encore
En un record
De temps
En deuil –
À force de murmures fins comme des fils
Qui se joindront en une corde
Une étreinte coulant
Dans le silence –
Encore et
Encore je
Broie cette pomme noire
Pendant
Qu’Adam triture sa glotte
Et que
Ses paroles s’embouteillent dans son cerveau
Macèrent en alcool
S’éloignant des mots –
[Bonne nuit mon amour]
Je veille – oui
Mon amour –
Autour de toi j’entends tes rêves
Je veille
En attendant
La volonté de dire
En attendant
L’accord de mes murmures
En attendant
La clarté
Le silence
Et le vide
© Fabian Perez, Tablado Flamenco
El' ne paraissait pas se sentir de trop, non
El' avait les mains moites et respirait la paix
Arrachait des couleurs aux parfums de nos villes
Et s'en émerveillait
El' dansait sur des mots, murmures de machines
Flamenco citadin de rupture et d'ennui
Ne croyant pas ses gestes ou futiles ou beaux
El' les aimait ainsi
Qu'un quelconque silence
Et ses joies funambules ne respectaient rien
En équilibre sur des vertèbres de sens
El' prenait en riant le travers de nos rêves
Les broyait de ses yeux et embrasait leurs cendres
Un accord de stupeur résonnait dans sa voix
El' criait pour nous tous des cimetières entiers
En mélangeant des fleurs aux couleurs de l'hypnose
El' n'avait pas compris la raison de nos masques
Et buvait le réel comme s'il avait été
Un souffle
Un souffle!
Du pinceau de ses doigts il battait démesure
Il voyait revenir cet espace de jour
Incertain
Par lequel il savait qu'elle devait s'enfuir
Ne lui laissant que son image!
Et j'accumule les prémices
La main lancée
vers
l'impact en terre creuse
Elle assouvit le bruit en mangeant son silence
L’être insupportable mais titubant quand même
S’oublie au sein des multitudes
Dans sa place infinitésimale
Et s’accroche à ces autres
Béquilles
Parfois les crocs plantés
Dans ses jambes
Et se faufile, semblable
Et s’unit à son, ses, nos besoins de mêler nos cris
En regardant, cons mais heureux
Le rond blanc accroché au plafond noir
Sa limite se poursuit dans les autres
Chacun possède une once de ses potentialités
Ses horizons se succèdent au travers d’autres yeux
Il aime parfois ce qu’il y voit
Et son dégoût même souvent le fascine
Alors il faut… frère… me dire
Semblable à mes mots, le pourquoi ?
Et pourquoi ces échos de citernes vides
Appelant assoiffées à des pleins impossibles ?
Pourquoi ?
Projet humain de nos plus tendres haines
Grouillons-nous sur du rien ?
Lumière et ombre…
L’idée serait d’être ensembles
Et d’aller voir là-bas si j’y suis !!!
… Nous y serons sans doute à nous attendre
I.
Le temps de la sensualité s’efface et
-----Court à sa perte comme après un rêve -
Nous marchons comme deux être absents ne riant plus au monde -
Nous cherchons dans l’autre des raisons
-----------Des lumières et du silence -
L’exploit d’attendre finalement ruine
Nos pensées contractées d’espoir -
Alors l’envie se livre à ses ébats
Surgit du noir des mots passés
Pour accomplir son évidence
II.
-
La défaiseuse d’ombre sort de son lit
Le ciel se couche une heure plus tard ce soir -
Et je t’envie de vivre
Et je t’envie, j’enivre
----De vie de voir ce que le soir simule -
J’envie les ivres et distille Des incompréhensions -
Je ponds des bulles et exprime des joies
Simule des incohérences
Subterfuges où je me noie -
Comprenons la distance sans vice et prenons
----La vie comme il se doit
À toi le monde où je ne finis pas !
III.
-
Démagogue j’encore avec ma tête
Je ménage des enfouissements
Macabres – des tombes
D’améthystes en nombre
---D’infini -
J’absorbe des hordes de mots
J’intolère le son, la masse des subordinations -
Je macère et conçois
-----Que l’hydre absout l’enclos
L’apparence de la perfection tue les tombes
Photos d'Amanda Maddox
Octogone aggravé de branches
Muet dans son corps simple et froid
Vrille ses ramifications
Au son du sang qui se déhanche
Il bourgeonne je ne sais quoi
Tant passe en lui sous ses bretelles
De ces silences à émotions
Qui se délivrent sous son poids
Mare gelée qui s’offre à celle
Si morte d’étouffer mes cris
Qu’elle avale ses rédemptions
Et tombe des nues qui s’emmêlent
Au tour du cheval de folie
À basculer dans la tempête
Noire et figée d’imprécations
Non dîtes au seuil de son mépris
La mort approche de la crête
Toute à se retourner les manches
Prête à l’ultime des actions :
Désaccorder la marionnette