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22 juin 2012 5 22 /06 /juin /2012 17:55

 

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ROUGE MENTAL

 

 

-Etat Provisoire-

 

Bâbords toutes, au son des hommes exaltés.

 

*

L’hermine blonde, l’épave argentée guide nos pas de loup dans la ville éteinte. Sur chaque barricades on tresse dans des lignes crépusculaires l’emblème des continents. Toute âme ici comprise loge comme une reine bariolée de fossiles d’argent. Toute lumière inonde nos masques sordides, et les rues comme des caisses s’engorgent de fruits rouges pendant qu’essuyant le sang sur nos fronts court une femme nue libre de toutes effigies.

 

D’est en ouest, on entend le bruit sourd que font les banques quand elles explosent. Leurs hôtes tremblants comme l’abdomen de l’onirique cigale sont terrés. On les débusquent à l’aide d’une bourriche pleine de poissons tropicaux. En voila un la langue coincée dans les mailles du piège ingénieux. Un souffle de rage primitive mêlé de braises ardentes emporte la proie, queue en l’air, traînée par une foule rieuse . L’arc en ciel des bouches trace ses folles couleurs après lui qui traine son corps comme une vague lubrique. La peur le dévore, tu verras travailleur comme font ses os quand ils se brisent. Pas mieux qu’une souris séchée par la tôle d’une carlingue foudroyante. C’est facile d’en être de ceux qui liquéfient, et tu en seras, après l’envol des rutilantes toitures sous lesquelles s’endormait leur pesante amnésie.

 

 

Par ici, où s’envolent mille petits écrans noirs, un homme trouve l’huile pour son pot.

 

*

L’hermine blonde s’est assise devant les hautes grilles du palais… On la regarde avec une flamme vive dans les yeux.

 

 

-Une Prise-

 

Par une fenêtre à l’encolure des savanes, une ombre observe notre mer électrique. Déjà, trois bustes aux bras vengeurs grimpent vite dans l ‘épaisseur des ronces d’acier. D’une étroite lucarne ovale, sort une main au petit chiffon blanc. Cette vaine colombe n’apporte rien à nos cœurs endurcis. Elle tombera comme un gland sabré par l’opinel solide des repas ouvriers.

 

Quand à force d’y enfoncer un bélier de têtes chauves, la porte finit par céder, un nuage d’écrevisses s’éleva dans les airs, déversant au hasard des rues quelques gouttes d’or fin. Loin de nous bercer, le trémolo de leurs ailes pourpres monte en nous comme une vague urticante. Loin devant, un corridor s’enfonce dans une jungle de muscles vernis. Tous les saints des murs, nervurés de longues plaies, surpris pas tant d’audace retiennent leur souffle dans d’étranges ballons sur gonflés.

D’une précision avoisinant celle des plus grandes équations scientifiques, on renverse quelques tables pour dire qu’elles furent celles des pires ratifications. des lustres pendants comme des couilles cristallines, on fait des perchoirs a pigeon.

Un bronze napoléonien traverse la pièce a toute berzingue. Une terre gaullienne explose son crâne contre un linteau. Un porte plume vomi tout son encre. Un diplomate pleure. Un bureaucrate fond sur son siège dans une cire immatérielle. Le chien aboie, les grenades passent, pendant qu’impassible le jardinier regarde les pommes tomber.

 

« Où est passé le maitre des lieux? Où scintillent ses diaboliques oreilles? » Dit la petite voix nomade des marais. Pour les siècles des siècles, le soir nous inonde du pur parfum des ailes ouvertes.   L’allumette-martyr provoque la plus parfaite éclosion de chaleur. Comme à chaque fois qu’elle s’exprime, avalant les étages comme des lactaires, la fournaise bouleverse notre science du combat.

On place un tireur fou devant chaque fenêtre suspectée d’attirer l’évasion de quelques singes de la haute société. Pour l’occasion, on choisit une centaine d’ex mannequins safranés. L’ordre intimé a ces âmes par une aiguille de granit n’offre aucune alternative à la part sensible des êtres rendus à notre cause. A la première once de chair surprise tentant l’exil du foyer Feu!, Nourri jusqu’au vide sidéral des culasses chantantes.

Par un vent chargé de raisins noirs qui pénètre les alvéoles miroitantes de notre peau, on observe, cœurs sautants et pieds dans l’eau, riant des fontaines de jasmins, la chute des vieilles pelures d’autrefois.

 

 

 -Osmose-

 

L’hermine blonde, l’épave argentée pullule comme la vie au soleil. O! travailleur, rendu aux souches limpides de la liberté, en veux tu en voilà des poches d’heures ou tu puiseras le temps libre des océans.

 

Sur la mie d’une joue brillante

Repose la clarté d’un papillon

Sur la paume ouverte

Pait sereinement la drosophile.

 

O! travailleur, marchant sur l’angoisse des jours passés. En veux-tu en voilà, du monde taillé en cristaux comestibles.

 


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15 juin 2012 5 15 /06 /juin /2012 18:00

 

 

Bailarina verde Edgar Degas« Bailarina verde », Edgar Degas

 

 

   Sous les lustres brillants, les fillettes riant, tournent, sautillent en suivant attentivement les conseils de leur professeur.

   Leurs petits souliers beiges, leurs tutus blancs comme la neige donnent à leur taille de guêpe une allure aérienne. Leur corps ressemble à une longue tige, leur chevelure bouton d’or, irisée par un rayon de soleil scintille dans la pièce et ces dix petits cœurs battant innocemment s’harmonisent ensemble à la mélancolique mélodie.

   Il semble qu’elles n’ont rien à l’esprit sinon ces sentiments désordonnés qui peu à peu les envahissent. Soudain ! L’harmonie se dissout, elles ne dansent plus ensemble, chaque individualité s’exprime et cet assortiment de mouvements, loin d’être incohérent, vient à former un tout.

   Pour la première fois, chacune sent monter en elle des émotions confuses. Certaines les refusent, pour suivre avec raison les leçons de leur professeur.

   D’autres, avec douceur, vont au plus profond de leur cœur, chercher des gestes inconnus qui agacent le professeur.

 


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8 juin 2012 5 08 /06 /juin /2012 18:00

 

 

P1040017.JPG

 

 

Dans la lumière entrecoupée d'ombre

Un matin dans la course du monde

Le chat s'allonge de plus en plus

 

Le soleil tanne ce chapeau blanc

Qui tombe bienvenu sur mes yeux -

Du thé tiédit à côté du pain

 

Un frémissement long continu

Balance les arbres et les haies -

Un poil dans ma main suit la cadence

.

.

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30 mai 2012 3 30 /05 /mai /2012 17:30

 

Anoukys-trois-poemes2-copie-1.jpg

 

Anoukys /

Blog >> Les yeux de lune /


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22 mai 2012 2 22 /05 /mai /2012 18:00

 

 

Vangogh-nuit2Vincent van Gogh, « La nuit étoilée »

 

 

Quand viennent les nuits roses d’été, sur son séant, abrité par la dune, le visage éclairé par un rayon de lune, l’enfant contemple l’océan, en dessinant.

   C’est l’heure où les châteaux de sable disparaissent sous la marée, c’est l’heure où les bateaux, amarrés au port, dorment en silence. Les étoiles en ribambelles tapissent l’étendue du ciel. C’est l’heure où l’enfant se demande ce qu’il fera quand il sera grand.

   Souvent, il se dit qu’il s’installera ici, pour vivre près de l’océan, d’autres fois qu’il embarquera sur l’un de ces longs vaisseaux qu’il voit défiler au petit matin dans la baie. Puis, il pense à demain : aux longues courses sur la grève, à la partie de pêche avec son père, à l’histoire que lui racontera sa mère…

   Enfin, l’enfant ne pense à rien, il écoute monter en lui une mélancolie profonde, une rumeur venue du fond des nuits, pesante et vagabonde, une rumeur qui déjà le poursuit, qui le suivra toute sa vie.

   A cette heure où la plage flanche, il trace sur sa page blanche, des traits à l’encre noire qui remplissent d’espoir ce cœur qui ne sait comment lever l’ancre.

 


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16 mai 2012 3 16 /05 /mai /2012 18:00

 

9 vies dans le retroviseur1

C'est drôle.

 

ne pas exprimer sa musique

nous soumet à celles des autres

les sons s'acharnent dans l'ouverture

un sadisme en multiplex

qu'on laisse aux gens énergiques

une rengaine à coups de corne

quelle que soit la force

à même le sol

le silex cisaille les pieds

c'est drôle

la pointe donne

elle offre une crevasse qui s'étend

nous sommes là

tout au bord

on se rapproche

on veut toucher

mieux se voir

en traçant les contours en gras

les joues trouées

on voit nos dents

ça nous fait rire

la faim nous tient debout

mange, mange le souvenir

quand on se gargarisait d'être

sans brassard pour se distinguer

c'est inscrit quelque part

sur des carnets

quand on voyageait

sur la route du Cortex au Cosmos

mais à chaque bouchée

c'est trop nerveux

manque de cuisse

le contenu se dérobe

j'ai failli m'étouffer

c'était quoi déjà?

nous n'irons pas plus loin

dites au chef que

ça nous fait rire

j'ai perdu l'appétit

fin de l'extase

j'ai mal aux tympans

la fugue s'achève

à l'horizontale

sans artifices

la face incandescente

je saigne des oreilles

ça nous fait rire


 

 http://www.netvibes.com/oslodeauville

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9 mai 2012 3 09 /05 /mai /2012 18:00

 

 

laurentchimento 5620624 la partie dechecs© Laurent Chimento, «  La partie d’échecs »

 

 

  Il est tôt ce matin, le soleil flâne encore sur l’oreiller…A pas de loup, l’enfant se rend à l’atelier.

   Tout est calme et un petit chat sort brusquement de dessous l’établi, l’enfant retient un cri, s’arrête un court instant, jette un coup d’œil furtif sur les meubles luisants qui somnolent dans la pénombre, puis se dirige lentement vers la remise. Il retrousse ses manches, soulève un fauteuil empaillé… Au loin, un chien aboie, les cloches carillonnent : on est dimanche. L’enfant sort délicatement de sa cachette une fine planchette, quelques petits rondins de bois.

   Puis, il regarde encore autour de lui, de peur de se faire surprendre. Il gravit l’escabeau, chipe sur la tablette deux pots de peinture noir et blanc, une règle et un mince pinceau.

   Il s’assit sur le sol recouvert de sciure. Sur la planchette, il trace de longues lignes horizontales, verticales qui s’entrecroisent et forment de petites cases ; il enduit de peinture les rondins de bois : un blanc, un noir, un blanc, un noir…Il est consciencieux, appliqué.

   Mais il n’a plus beaucoup de temps, plus que deux jours avant l’anniversaire de grand-père.

 


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2 mai 2012 3 02 /05 /mai /2012 17:30

 

SS852318.JPG

 

 

Oui à l’égarement

Songe, une seconde

Confronté aux quatre vents

Une direction

Le piège sans fuites

Hauts murs poreux des précipices

 

Oui à l’égarement

Des wagons sans doutes

Transportant les compromis

A la dérive, des pommettes

Sous le rire en cachette

Les cons promettent dans l’oubli

 

Oui à l’égarement

Devant la peur qui s’éduque

Tendre est la baguette

Sur les rêves qui s’absentent

Des discours adultes

Exsangues et assidus

 

Oui à tous les fous, les consentants

Le détour des laisses et des chevilles

Hors des plinthes, des barricades

Les inadaptés des loges futiles

Décochent les cases vides

Des formules immobiles

 

 

SS852268.JPG

 

 http://lesfossilespaupieres.blogspot.com/

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25 avril 2012 3 25 /04 /avril /2012 17:00

 

 

--train-train--

 

 

Tras de un amoroso lance © Pradal - Guirao - Velázquez / Saint Jean de la Croix. La Nuit Obscure.

 

 

 

[ Ma compagne des aubes nulles
au son clair des camions-poubelle ]


La pluie qui sent la braise du Néron en flamme
Nature qui rend fou
Oxymore assoiffée d’errance
Nature qui rend fou
De la pluie aux odeurs de cendres.

Et les éclairs semblant venir après le bruit !

Ah la joie de la peur transcendée !
Ah ces odeurs de Rome aux arômes moqueurs !
Où sommes-nous ?
Sans alcool et sans ciel
Puisqu’il est là et hurle
Et pleut des mots sans excroissance
autre que la pluie

Des dieux sans os mais tout en bruit
Alors existent

Et tout redouble
Et même aux rires sans écho
Et même aux pensées solitaires
L’eau répond à tout
Au tout d’ivresse au dieu du vide
Et comme le sens
de la chute est
toujours le même
Il contient la promesse de la verticalité…

Libérez-moi des canicules !
Libérerez-moi de ces chiens pédérastes

Et justifions le clou des rides sur l’humeur nauséabonde et tant proche que l’être en caleçon accourt et prie car ne sait plus que faire
Et l’avorton des monte-en-chaires
N’avait rien compris

Il agite ses muqueuses à l’encontre des métamorphoses du rien
En rien
En trou de météore
En rire d’abondance
Quand il est en forme…
De croix ? me dira l’apocryphe
Oh si vous saviez !

Mais tout se calme.
Comme le bruit est beau !
Et l’eau s’emplit de rigoles en flaques de pluie qui confère à la rue cette aura de vécu que n’aura jamais le samedi des soldes…
ou la fête des morts

Et la peau glisse sur le mot crisse sur le dos des feuilles jaunes qui s’emplissent d’encre bleue

Comme l’étant n’est plus si beau
(n’est plus si beau)
Qu’alors l’étant sans eau n’est plus qu’averse de feu sur sécheresse
Et mort pour bout de compte

Et les amours seront toujours terrestres
Pauvres folles qui croyaient au sourire des anges
Montrez plutôt votre cul au rire des phalanges
Innombrables et en rut…


La clé de sol
Celle-là même qui nous rive à la terre
Appelons la les pieds aux fers…

Mais rien n’empêche la musique

 


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18 avril 2012 3 18 /04 /avril /2012 17:30

Anoukys-trois-poemes1.jpg

Anoukys-trois-poemes3.jpg

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